La mission de la CITraP est de défendre les intérêts des usagers des transports publics; à ce titre elle n'a pas pour vocation de faire la promotion du développement du réseau routier au bénéfice du trafic motorisé individuel. D'autres associations et groupements s'en chargent fort bien. Cependant il faut rappeler que les transports publics de surface, en majeure partie sur pneus à Genève (et qui sont appelés à le demeurer quelles que soient les extensions prévues ou désirables du réseau de tramway) partagent les diverses artères avec le reste du trafic routier. Dès lors, seules des extensions bien comprises des voies routières peuvent faciliter la progression des véhicules des transports publics, en particulier en permettant la création de voies réservées à ces derniers. A ce titre, le récent préavis négatif de la Commission fédérale de la nature et du paysage relativement aux liaisons L1 et L2 projetées dans Genève Sud, apparaît comme hors de proportions en regard du besoin criant d'extension des capacités routières dans ce secteur. Il nous semble que l'intérêt général et les besoins en mobilité de la population genevoise devraient ici primer sur les considérations historiques et environnementales invoquées par la Commission fédérale. Les nouvelles artères L1 et L2, destinées à canaliser vers l'autoroute A40 le trafic motorisé qui utilise actuellement les petits chemins des communes du sud du canton, doivent se connecter entre elles via un axe existant, la route d'Annecy. Or il appert que cette route figure dans l'inventaire des routes historiques de Suisse (IVS), qui lui accorde une "importance nationale". C'est en effet une section d'une ancienne voie impériale romaine reliant Milan à Strasbourg par Aoste, Annecy, Orbe et Pontarlier. Le descriptif de l'inventaire estime que "la partie la plus intéressante du tracé" est justement celle qui sera affectée par son raccordement aux deux nouvelles artères. La route historique pourrait se trouver "complétement détruite" par les modifications nécessaires, dont son élargissement. Dès lors, le projet n'est pas compatible avec la loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage, ni avec l'ordonnance qui régit l'IVS.
Par ailleurs, la route L1 traverse le "site de reproduction de batraciens no. GE49 Bistoquette et Paradis", classé sur le plan fédéral en 2007. Sa construction mettrait en péril "la liaison écologique entre le nord et le sud", qui ne serait rétablie qu'à 70% à l'issue des travaux. Les experts recommandent donc l'étude d'un autre tracé, ou si cela n'est pas possible, d'envisager un tracé entièrement enterré, ce qui est aussi la revendication de la commune de Plan-les-Ouates. En d'autres termes, et exprimé un peu crûment, les romains et les crapauds pourraient avoir raison du projet, ou du moins entraîner aussi bien un grand retard de sa construction qu'un accroissement considérable des coûts de sa réalisation. Les conducteurs de bus et les usagers des lignes TPG du secteur, englués quotidiennement dans les bouchons du trafic routier toujours croissant, pâtiront durablement de cette situation de blocage. Il est difficile, dans ce cas, de discerner le poids accordé à l'intérêt public général. La section commentaire est fermée.
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BienvenueLa section genevoise de la Communauté d'intérêts pour les transports publics s'engage pour des TPs attractifs et forts dans l'agglomération formant le Grand Genève. Catégories
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